Etant ambassadeurs du Pays de Caux (ambassadeurs76) nous avons eu droit à une visite gratuite d'une BOUCANE de Fécamp qui a été remise en état par le conseil général.
La dernière boucane de Fécamp se trouve grand quai, tout à côté du futur musée.
un panneau résume l'histoire des boucanes fécampoises... mais je ne l'ai pas lu !
UN peu d'histoire.
Depuis très très longtemps, les moines nénédictains de Fécamp se sot vus donné le monopole de la vente de hareng dans toute la région. Cela se passait en l'an 1000 environ.
Le hareng a toujours été un poisson abondant, bon marché et très important pour nourir les "pauvres".
Les campagnes de pêches durant une quinzaine de jours. A l'époque il n'y avait pas de bateaux frigorifiques, il a fallu inventer autre chose et c'est ce que nous allons découvrir ensemble aujourd'hui au travers de ce voyage dans le temps.
nous sommes à la boucane du grand quai à Fécamp, dernier vestige de cette activité très importante sur le port. Elle a fonctionné de 1907 à 1968 mais comme je vous le disais, cette activité est bien antérieure à 1907.
une grande batisse de brique de deux étages.
elle pourrait tout à fait faire penser à un hangar agricole si ce n'est sa localisation, sur le port
et ses 13 cheminées.
au rez de chaussée nous découvrons ces 13 cheminées alignées les unes à côté des autres.
elles sont masquées d'un dais permettant de gérer au mieux la fumée... mais nous avons brulé des étapes, retournons en mer sur notre bateau à la recherche d'un banc de hareng.
la campagne de pêche dure une quinzaine de jours. Tous les jours un long filet dérivant est mis à la mer. La pêche se prolonge toute la nuit et au petit matin, les filets sont remontés et les harengs sont placées les uns à côtés des autres dans des barriques ou cacques (d'où l'expression SERRE COMME DES HARENGS). Le sel sera le moyen de conservation de ces harengs frais durant toute la campagne de pêche.
De retour au port, les cacques (barriques) étainet débarquées et acheminées aux nombreuses boucanes de Fécamp.
la première des opération était de dessaler les harengs. On les placait dans d'immenses bacs d'eau douce de manière à les débarasser de leur excès de sel.
le drapeau de la boucane
les produits finis proposés par la boucane.
Les KEEPERS, harengs ocupés en deux dans le sens longitudinal
Les BOUFFIS, harengs entiers,
Les FILETS
reprenons le cours de notre récit. Nos harengs sont dessalés et secs, il reste à les fumer dans ces énormes cheminées.
Cette opération de plusieurs heures (12 heures pour les keepers, 6 à 8 pour les bouffis) peremttra de conserver ce poisson de longs mois.
les harengs sont suspendus à ces petits clous les uns à côté des autres puis insérés dans le conduit de la cheminées (sur toute la hauteur du conduit)
voilà une illustration. AU départ il y a le feu, puis des braises et enfin, on y jette du boucan qui est une sciure de hêtre pour faire de la fumée.
Le travail du feu et de la fumée était primordial. Il était confié à un seul homme qui arrivait le premier à la boucane pour préparer les feux dans toutes les cheminées.
Une fois le hareng fumé il suffisait de le conditionner. Cette opération s'effectuait à l'étage. Il devait y faire bien chaud.
Tout commence par une belle horloge pointeuse. Les ouvrières (les hommes étaient à la pêche) arrivaient le matin et pointaient, elles faisaient de même en quittant les lieux dans la soirée.
cette pointeuse provient de St NOCOLAS D'ALIERMONT, à proximité de Dieppe, village spécialisé dans l'horlogerie.
voilà le poste de conditionnement.
Des balances, des boites en carton et en bois et de grandes portes. Ce ne sont pas des placards mais des portes qui s'ouvrent sur le conduit de la cheminé. Les ouvrières pouvaient ainsi avoir un oeil sur le fumage des harengs et les sortir de la cheminée facilement
ici on coupe les têtes
et là on conditionne dans des boites (qui ressemblent à des bourriches d'huitres d'aujourd'ghui)
13 cheminées et 13 postes de conditionnement
des autocollants et des films plastiques pour apposer la marque et les caractéristiques des poissons conditionnées
des bancs et des tables devaient servir de "salle de repos"
j'espère que vous avez apprécié ce voyage dans le temps.
Moi ça m'a donné envie de manger du hareng fumé.