Le buis comme nous le connaissons tous
Le Buis est planté dans les jardins « à la française » car il se prête bien à la taille et à l'art topiaire, sa croissance est lente et son feuillage persistant assure une continuité de paysage tout au long de l'année (ce qui ne serait pas le cas avec une haie de charmes). Le Buis à bordures, Buxus sempervirens « Suffruticosus », est une variété naine du Buis commun. Il sert à réaliser des bordures de 40 cm de haut, régulièrement taillées. Il a été mis à la mode à l'époque classique, même si les dessins des jardins restaient inspirés des costumes brodés du Moyen Âge ou de la Renaissance !
Idéal aussi pour l'art topiaire (Buxus Sempervirens Rotondifolia), il a été largement utilisé comme arbre paysager. Déjà chez les Romains, il ornait nombre de jardins : « La villa de Pline à Tusculum était remplie de pieds de buis découpés et sculptés de façon à figurer des animaux ; on en dessinait dans les jardins des lettres représentant le nom du propriétaire ou de l'architecte ».
L'art topiaire a vu le jour à Rome, dans la seconde moitié du IIe siècle avant J.-C. Les jardiniers d'ornement, inspirés par le talent des sculpteurs de pierre, ont commencé à travailler les buis, cyprès et lauriers en forme d'animaux sauvages et de figures mythologiques.. C'était l'ars topiaria ou " art du paysage ".
C'est un petit arbre, presque un arbrisseau, pouvant vivre jusqu'à 600 ans, très rameux (1-5 m), haut de 12 m maximum. En réalité, cette appellation regroupe plusieurs essences différentes qui ont en commun la densité du bois, l'unité du grain et la couleur jaune pâle.
Le Buis se rencontre assez souvent à l'état sauvage sur les coteaux ou dans les forêts montueuses, mais il fait défaut dans beaucoup de régions. C'est un arbrisseau dont l'écorce est d'un blanc cendré, le bois jaunâtre, les feuilles ovales, coriaces et luisantes, persistant pendant l'hiver ; il fleurit aux mois de mars et d'avril.
LES LEGENDES AUTOUR DU BUIS
Dans le langage des fleurs, le buis est le symbole du stoïcisme. Pour les Gaulois, il représentait l'éternité.
Les anglais appellent le buis " box " parce qu'on l'employait pour fabriquer des boîtes destinées à contenir des objets précieux.
Dans les régions septentrionales (au sud c'est l'olivier et les palmes), le buis est la plante dont on fait bénir des pousses une semaine avant Pâques, à l'occasion de la fête des " Rameaux ". Le buis des Rameaux évoque l'immortalité et la résurrection. Durant la cérémonie, il est de coutume de s'exclamer 'Hosanna' (de l'hébreu Hoscha na, sauve-nous), d'où les nom de croix hosannière, croix buissée ou couronne hosannière, donnés aux bouquets des rameaux selon leurs formes.
Les feuilles de buis étaient jadis substituées au houblon dans la fabrication de la bière ou mêlées à celles du Séné. Mais c'était considéré comme un délit, car le buis est toxique. Il contient des alcaloïdes provoquant des vomissements, des nausées, des diarrhées et des tremblements. On l'a d'ailleurs utilisé comme laxatif.
L'Empereur Joseph II d'Allemagne acheta à un charlatan pour 1 900 florins, un remède miracle contre la fièvre, qui était de la teinture alcoolique de buis !
Dans l'Antiquité, le buis était dédié à Hadès, Dieu des enfers et à Cybèle déesse de la Terre, symbole de la fécondité.
En Bretagne, on conserve un rameau de buis toute sa vie dans une armoire et un enfant le dépose sur le cercueil lors de l'enterrement en signe de bénédiction.
Dans le Berry, on accrochait des croix de buis aux portes des maisons et des étables. Dans la plupart des régions, on l'accroche à la tête du lit, comme symbole religieux, mais aussi en guise de porte-bonheur.
Dans le Périgord, un bouquet de buis et de laurier est tenu par les enfants pendant la bénédiction de Pâques. Dans le Midi, il est associé au romarin et à la myrte.
Comme tous les végétaux sacrés, le buis ne doit pas être coupé par un outil en fer, métal impur, mais cassé, pour conserver toutes ses vertus protectrices.
Une légende : quand le Christ mourut sur la croix, les feuilles du buis s'assombrirent et se serrèrent les unes contre les autres. La plante qui se pavanait au sommet du Caucase décida qu'en signe d'angoisse, elle habiterait désormais les collines incultes et pierreuses. Ses branches dans les nécropoles ourleront les allées funéraires et ses rameaux toujours verts évoqueront la triomphale entrée de l'homme Dieu dans les rues ensoleillées de Jérusalem.
LE BOIS :
Le bois du buis, de couleur jaune citron, est d'une dureté remarquable et d'une grande finesse (densité 0,9 à 1,06). C'est d'ailleurs le plus dense de toutes les espèces ligneuses rustiques et le second de tout le monde végétal sur le plan de la dureté (derrière l'ébène). Son grain est très serré avec des veines parfois droites, plus souvent irrégulières, très apprécié pour la réalisation de petits objets (sa finesse de grain peut être comparée à celle de l'ivoire). Ce bois est très recherché par certains artisans dont les tourneurs, les graveurs, les sculpteurs, etc. On l'utilisait pour les toupies, les flûtes, les manches d'outils, la gravure sur bois, les tablettes recouvertes de cire sur lesquelles on écrivait, et pour confectionner le maillet des loges maçonniques, où il symbolisait la fermeté et la persévérance.
exemples de couteaux avec des manches en buis.
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